(NOTE: ce document est composé des notes référentielles préparées pour un enseignement interactif donné par notre confrère Jean-René Duchesneau. Il ne s’agit pas de l’enseignement lui-même. L’enregistrement audio de cet enseignement se trouve ici : Le rôle de saint Michel et des anges dans la vie du chrétien?)
Il n’est pas de notre intention de faire une étude approfondie et exhaustive du sujet ; seulement de mettre en relief quelques points de repère élémentaires…
Rappel – Rappel – Rappel : quelles sont tes sources éducatives ? Quelles sont tes sources d’information ? D’emblée, selon la foi catholique, la Révélation est constituée par deux sources référentielles : la Sainte Écriture (selon le Canon fixé) et l’Église (Tradition Vivante & Magistère). En conséquence, et dans un souci de cohérence, lorsqu’on se considère être « un chrétien catholique », il est important de demeurer vigilant quant à nos « croyances », et plus précisément vis-à-vis ce qui sert à les façonner (éviter le syncrétisme, les sources référentielles douteuses, le règne de l’opinion…). À titre illustratif, si l’on utilise une bonne version de la Bible, si l’on recourt au Catéchisme de l’Église catholique, avec si nécessaire l’aide explicative de ressources compétentes, si de plus, on aime bien lire les écrits des saints et saintes reconnus par l’Église, alors oui, on se donne de bons outils !
CRÉATION(Ciel & Terre)[1]
Catéchisme de l’Église catholique :
n° 327 Dieu « a tout ensemble, dès le commencement du temps, créé de rien l’une et l’autre créature, la spirituelle et la corporelle, c’est-à-dire les anges[2] [terme générique aussi] et le monde terrestre; puis la créature humaine qui tient des deux, composée qu’elle est d’esprit et de corps » (DS 800 cf. DS 3002 et SPF 8).
n° 329 De tout leur être, les anges sont serviteurs et messagers de Dieu.
n° 331 …messagers de son dessein de salut…
n° 332 …annonçant de loin ou de près ce salut et servant le dessein divin de sa réalisation[3]…
n° 336 « Chaque fidèle a à ses côtés un ange [-gardien] comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie » (S. Basile, Eun. 3,1).
n° 350 « Les anges concourent à tout ce qui est bon pour nous » (S. Thomas d’A., s. th. 1, 114, 3, ad 3).
NEUF CHŒURS DES ANGES[4]
Le « Neuf Chœurs des Anges »[5], tel qu’il nous est habituellement présenté, n’est pas un « tout doctrinal » tiré tel quel du Catéchisme, ou de la Bible… Il s’agit plutôt d’un « assemblage », traditionnellement admissible (même si non essentiel pour la foi), composé par quelques grandes figures de l’Église ayant réfléchi sur le sujet[6]. Il y a d’ailleurs certaines variantes observables chez l’un ou l’autre de ces derniers[7]. Cela dit, initialement, la source de référence fondamentale d’où origine un tel brillant échafaudage est l’Écriture Sainte.
Au sein des écrits vétérotestamentaires (Ancien Testament[8]) et néotestamentaires (Nouveau Testament[9]), nous pouvons y retrouver la présence de neuf types d’« anges ». À lui seul, sise dans certaines de ses Épitres[10], saint Paul fait un rappel de plusieurs d’entre eux : Archanges, Principautés, Puissances (ou Autorités ; par ailleurs, le terme Puissances peut parfois être associé aux Vertus), Vertus, Dominations (ou Seigneuries), Trônes[11]. Ailleurs, les Saintes Écritures nous permettrons de repérer les trois autres types (Anges, Chérubins, Séraphins); ce qui aboutit au cumul de neuf. Situé en son contexte littéraire, il sera intéressant d’apercevoir les caractéristiques, rôles et fonctions associés à l’un et l’autre de ces Chœurs angéliques…
Voici la classification telle que nous la présente le Pseudo-Denys l’Aréopagite (vers 500 après JC), et qui fut ultérieurement commentée par saint Thomas d’Aquin :
Classification de Denys l’Aréopagite (VI° siècle) :
1ère Hiérarchie : Séraphins – Chérubins – Trônes
2ème Hiérarchie : Dominations – Vertus – Puissances
3ème Hiérarchie : Principautés – Archanges – Anges
En quelques phrases, tentons de résumer le sujet à partir de quelques idées maîtresses. D’abord, selon la perspective dionysienne[12] (Pseudo-Denys l’Aréopagite) généralement admise depuis, il semble que Dieu ait créé les êtres célestes et les ait disposés selon une logique de « proximité », graduée et ordonnée, en étroite corrélation avec la diffusion de sa grâce, de sa lumière divine. Ainsi, telle une émanation partant de son Être, Source de l’existence du créé, Il distribue ses dons par la médiation des uns aux autres, à partir des créatures célestes les plus proches de Lui au Ciel. Donc, il y aurait communication de la grâce divine à partir des premiers Chœurs jusqu’aux derniers : DIEU – Séraphins – Chérubins – Trônes – Dominations – Vertus – Puissances – Principautés – Archanges – Anges. Plus grande est la proximité, plus grande est la perfection. Ajoutons que les Chœurs inférieurs agissent donc sous l’impulsion des Chœurs supérieurs. Ils réalisent ainsi ce qui se rapporte aux Chœurs supérieurs, mais précisément avec la « lumière » de ceux-ci[13].
Ensuite, Saint Thomas d’Aquin énumère de manière limpide un autre principe déjà présent chez le Pseudo-Denys : plus un agent est universel, plus il est élevé[14]. Suivant cette logique, la garde particulière de chaque être humain est attribuée aux derniers Chœurs angéliques (les « simples » anges) ; lorsqu’est concernée la multitude humaine, ce sera aux deuxièmes ou troisièmes Chœurs d’intervenir (Archanges et Principautés). Déjà saint Grégoire mettait-il en relief cette différence, appliquée spécialement sur la portée du message à livrer : l’Archange annonce de grandes choses, et qui concernent le bien de beaucoup ; alors que l’Ange annonce des choses de moindre importance[15].
Brièvement expliqué, l’être céleste est nommé selon sa fonction identitaire. Dès lors, chacun des Neuf Chœurs des Anges a un nom significatif. Par exemple, l’ensemble des grands auteurs est unanime quant à la signification étymologique du terme « Séraphin » (l’idée de ce qui est ardent et brûlant pour parler de l’intensité la plus haute de l’amour ou du désir dont la fin est l’objet)[16], du terme « Chérubin » (une plénitude de science pour en référer à la pure vision-contemplation de la Beauté du Créateur)[17], du terme « Archange » [chef des anges : composé de deux mots : ἀρχή, archè, (origine, fondement, principe, commencement) placé devant ἄγγελος, ángelos, (ange).], etc.
– Représentations résumées[18] :
La Première Hiérarchie : Séraphins – Chérubins – Trônes
Elle représente Dieu dans ses perfections-qualités intimes : ardent amour, vive lumière, inaltérable sainteté. Un éblouissant et fidèle reflet de ses perfections.
La Deuxième Hiérarchie : Dominations – Vertus – Puissances
Elle représente Dieu dans sa souveraineté sur les créatures (gouvernement) : pouvoir sans limites, force irrésistible, justice immuable.
La Troisième Hiérarchie : Principautés – Archanges – Anges
Elle représente Dieu dans son action ou son ministère « extérieur », « au-dehors », dans l’exécution de ses volontés, auprès de l’humanité: sage gouvernement, sublimes révélations, constants témoignages de bonté.
Il y a dès lors un échange entre le ciel et la terre, un double mouvement : descendant[19] et ascendant[20].
ARCHANGES
Nous l’avons dit précédemment, en contexte biblique, le nom est important… Ici, le nom des Archanges révèle une fonction identitaire. D’abord, tel que le rappelait Benoit XVI en 2007 : « Les trois noms des Archanges finissent par le mot « El« , qui signifie Dieu. Dieu est inscrit dans leurs noms, dans leur nature. Leur véritable nature est l’existence en vue de Lui et pour Lui. »[21]
– RaphaEl : « Dieu guérit, soigne, accompagne ».
– GabriEl : « Force de Dieu » ou « Dieu est ma force ».
– MichEl : « Qui est comme Dieu ».
– fête les saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël le 29 septembre.
– Références bibliques : Raphaël (livre de Tobie), Gabriel (Daniel 8,1-26 et 9,21-27, Jérémie 25,12 et 29,10, et N.T. en Luc 1,11-38) et Michaël (Daniel 10,13 et 12,1-3, N.T. Jude 9, et Apocalypse 12,7-9).
ANGE-GARDIEN
– Fête liturgique saints anges gardiens le 2 octobre.
– Chaque être humain est confié à la vigilance particulière d’un ange (Matthieu 18, 10).
– L’ange est le serviteur de Dieu, il n’est pas le nôtre, …serviteur en vue du dessein – salut – de Dieu, sa réalisation.
– Saint Bernard de Clairvaux (+ 1153) est considéré comme le grand docteur et l’apôtre éminent de la dévotion envers les Anges Gardiens. Pour saint Bernard, les Anges Gardiens sont la preuve que « le ciel ne néglige rien de ce qui peut nous être utile », c’est pourquoi il place « à nos côtés ces esprits célestes qui ont pour mission de nous protéger, de nous instruire et de nous guider »[22].
– Protection, assistance, réconfort, révélation de la Volonté de Dieu, instruction, guidance, aide pour…, etc.
RÉBELLION DE SATAN – CHUTE DES ANGES & PÉCHÉ ORIGINEL
D’emblée, il peut parfois paraître étonnant de constater le peu de sources-références « officielles »[23] disponibles faisant autorité en cette matière (Rébellion de Satan – Chute des anges) : « […] Il est vrai qu’au cours de vingt siècles d’histoire le Magistère ne consacra à la démonologie que peu de déclarations proprement dogmatiques. » [24] Cela n’est pourtant pas le fait du hasard… L’Ennemi de Dieu et du genre humain ne mérite pas notre attention, ni celle de l’Église[25], outre ce qui est nécessaire pour mener à bien le pèlerinage terrestre et l’incontournable réalité du combat spirituel[26] qui y est inscrit. Notre regard doit demeurer centré sur le Christ et la Bonne Nouvelle du Salut !
Catéchisme de l’Église catholique :
n° 391 L’Écriture et la Tradition de l’Église voient en cet être un ange déchu, appelé Satan ou diable (cf. Jn 8,44 Ap 12,9). L’Église enseigne qu’il a été d’abord un ange bon, fait par Dieu.
n° 392 L’Écriture parle d’un péché de ces anges (cf. 2P 2,4). Cette « chute » consiste dans le choix libre de ces esprits créés, qui ont radicalement et irrévocablement refusé Dieu et son Règne.
[Leur orgueil – désir de s’élever au-dessus de leur condition, d’affirmer leur indépendance, de se faire passer pour Dieu – est le principe de leur chute.]n° 393 …le caractère irrévocable de leur choix…
n° 414 Satan ou le diable et les autres démons sont des anges déchus pour avoir librement refusé de servir Dieu et son dessein. Leur choix contre Dieu est définitif. Ils tentent d’associer l’homme à leur révolte contre Dieu.
n° 394 La plus grave en conséquences de ces œuvres a été la séduction mensongère qui a induit l’homme à désobéir à Dieu. » Vous deviendrez comme Dieu » (Gn 3, 5).
n° 75 « L’homme, tenté par le démon, a laissé s’éteindre en son cœur la confiance dans ses rapports avec son Créateur. En lui désobéissant, il a voulu devenir “comme Dieu”, sans Dieu et non selon Dieu (Gn 3,5). Ainsi, Adam et Ève ont perdu immédiatement, pour eux et pour toute leur descendance, la grâce de la sainteté et de la justice originelles. »
n° 387 …un abus de la liberté que Dieu donne aux personnes créées pour qu’elles puissent l’aimer et s’aimer mutuellement.
n° 2851 …le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu. Le « diable » (« dia-bolos ») est celui qui « se jette en travers » du Dessein de Dieu et de son « œuvre de salut » accomplie dans le Christ.
n° 395 La puissance de Satan n’est cependant pas infinie. Il n’est qu’une créature, puissante du fait qu’il est pur esprit, mais toujours une créature.
Évidemment, il est probable que nous ayons déjà lu et entendu quelques autres détails ne faisant pourtant pas partie de ces quelques lignes du Catéchisme… Il n’y a rien d’étonnant là. Bien que ces éléments puissent pour plusieurs provenir d’auteurs reconnus – chez les Pères de l’Église par exemple – ils ne sont pas nécessaires ou essentiels à notre foi et à notre cheminement en tant que disciples, servantes et serviteurs de Jésus-Christ. À titre illustratif, lorsqu’il est question de l’Ennemi et de sa révolte, il n’est pas rare qu’on y adjoigne la mention de sa jalousie à l’égard de l’être humain, ainsi que du projet que Dieu avait sur ce dernier (la dignité incomparable que l’Incarnation donnerait à l’être humain). Cet élément, bien qu’il ait été préconisé chez saint Irénée[27] par exemple, n’apporte rien quant à la compréhension du drame lui-même, ni au sujet de ses conséquences. En fait, quels qu’aient été les possibles motifs secondaires, ce qui compte, c’est ce qui constitue le cœur de cette impasse, ce qui constitue un élément important pour la foi et le cheminement : le refus de reconnaître Dieu comme Dieu, l’Unique ; le refus de Dieu comme Source et Fin (Alpha-Oméga), comme Principe-Fondement (Archè) ; le refus de sa Volonté Divine, refus de dépendre de Lui, en s’affirmant faussement autosuffisant[28], etc. Bref, qu’il s’agisse par ailleurs du rang et de la beauté initiale de l’Ennemi avant sa Chute, ou du nombre d’anges qui l’ont suivi dans cette Rébellion (ou même du rang angélique de ceux-ci)[29], pour la foi, l’essentiel n’est pas là…
Ajoutons ceci : s’il y a eu des anges déchus – les démons – pour avoir suivi Satan, il y a eu également et principalement tous ceux qui sont demeurés fidèles à Dieu. Communément admis au sein de la Tradition, parmi eux, le « leader » de ceux-ci est l’Archange saint Michel.
L’ARCHANGE SAINT MICHEL ET LES ANGES DEMEURÉS FIDÈLES À DIEU
Étymologiquement, Michel, « מיכאל » (mîkha’el), est un nom d’origine hébraïque construit comme suit : « mi » (interrogatif : qui), « ka » (est comme), «’El » (abréviation de Elohim : Dieu)[30]… d’où : « Qui est comme Dieu ? ». Il s’agit là d’une question « rhétorique »… Poser la question, c’est y répondre ! En effet, la réponse y est implicitement incluse. Ce nom est donc en même temps une affirmation : seul Dieu est comme Dieu ! À Satan qui se prétend l’égal de Dieu, qui veux usurper son rôle sur la création, l’Archange Michel est celui qui s’oppose de tout son être ! Il est le « principe-chef » des créatures célestes, le « premier » des anges, qui, s’opposant à l’orgueil de l’Ennemi, proclame que Dieu est l’Unique, se situant par le fait même à son service au titre d’humble créature. En somme, s’il y a eu un premier ange, une créature céleste, qui s’est rebellée et est ainsi devenue l’occasion de la chute, il y a eu un autre ange, une créature céleste, qui est devenue l’occasion de s’y opposer, demeurant fidèle à Dieu, proclamant qu’Il est l’Unique. L’Archange saint Michel a voulu se mettre totalement au service du Dessein de Dieu, luttant contre ce qui s’y oppose… Demeuré uni à l’Unique, il n’est là que pour servir la Volonté Divine de Celui-ci. Il est donc au service de la Rédemption et du Fils de Dieu par qui celle-ci advient.
Sa mission vise l’être humain au sens universel, afin de lui rappeler sa vocation : « image et ressemblance divine »… Cette image et ressemblance ne sont pas selon l’orgueil du Menteur, qui ne veut plus être un reflet de Dieu, mais qui veut se prendre lui-même pour la Source… Au contraire, l’être humain est appelé à demeurer exposé à la Lumière de Dieu, éclairé et rayonnant par Celle-ci, plutôt que de s’en couper, prétendant être soi-même Source, et par là, détournant le regard de la Véritable et Unique Source… Saint-Michel Archange, non seulement rappelle à l’homme sa vocation, son Unique Principe-Source, mais encore le désormais nécessaire « Moyen-Voie-Vérité-Vie » par lequel cela est possible : Jésus-Christ et le Salut dont il est la Source-Cause… Dès lors, Saint-Michel Archange est associé à ce que Dieu veut pour l’homme : son Projet initial et depuis la chute, la Mission Salvifique de Dieu. Il est donc associé spécialement au combat contre celui qui veut détourner la Création de sa Source et de son Salut. Dès les « cieux », l’Archange Saint-Michel combat l’Ennemi; il a initié la libre réponse de la créature céleste de demeurer dans la Volonté Divine, aidant afin qu’il en soit ainsi pour les autres créatures… Il est spécialement envoyé à toute l’humanité pour l’aider dans ce choix ultime, ce combat pour vaincre l’Ennemi et son œuvre de damnation, la coupure d’avec Dieu, Source, Principe et Cause de toute création et de notre Salut.
DÉVIATIONS
AUTRES ARCHANGES & NOMS DES ANGES, DE L’ANGE-GARDIEN
Dans nos écrits canoniques
– Les » sept Anges qui se tiennent devant Dieu » (Apocalypse 8,2), comme le déclare d’ailleurs Raphaël lui-même au livre de Tobie : » Je suis Raphaël, l’un des sept Anges qui se tiennent toujours prêts à pénétrer auprès de la gloire du Seigneur » (Tobie 12,15).…
Au sein de textes apocryphes[31]
Dans le 3ème et 4ème livre d’Esdras[32] et dans le Livre d’Hénoch[33], mais également par les récits rabbiniques de moindre autorité…
Nous repérons le nom d’autres anges, archanges, etc.
Michaël, Gabriel, Raphaël, Uriel (feu de Dieu), Ragouël, (ou Raguel), Sariel (ou Saraquiel), Rémiel (ou Ramiel); Barachiel (bénédiction de Dieu), Jehudiel (louange de Dieu), Zeadkiel. Sealthiel (prière de Dieu), ETC.
CONSIGNE DE L’ÉGLISE[34]
Le concile de Laodicée, en 364, rappela que les anges ne se nomment pas et demeurent dans l’anonymat afin de ne pas nous tenter à tomber dans un culte idolâtre. Elle condamna cette attitude dans son canon 35.
Au VIIIe siècle, une affaire retentissante fournit au pape l’occasion d’opérer une mise en ordre dans la dévotion aux anges. Un prêtre du nom d’Adalbert affirmait avoir reçu du ciel une lettre du Christ, par l’entremise de saint Michel, et être en relation avec les anges. L’un d’eux, assurait-il, lui avait apporté des reliques grâce auxquelles il obtenait tout ce qu’il désirait. Il adressait en outre une prière aux êtres célestes … Ainsi l’archange Michel disparaissait au milieu d’une liste de noms pour la plupart imaginaires. Adalbert, qui était parvenu à attirer à lui une partie des populations de Champagne, fut d’abord condamné au synode de Soissons en 744. Mais l’affaire parut suffisamment grave pour être portée devant le pape Zacharie (à la demande de Saint Boniface). Renouvelant la condamnation de Soissons, le concile de Latran en 745 interdit l’invocation des noms angéliques et, pour la première fois, limita la vénération aux trois archanges expressément nommés dans les Écritures, Michel, Gabriel, Raphaël, considérant les autres comme d’essence démoniaque.
En 789, le concile d’Aix-la-Chapelle (au 16e chapitre), sous le pontificat d’Adrien Ier (772-795), entérine la décision de Rome et préconise l’excommunication en cas d’invocations autres que celles des trois archanges officiellement reconnus.
En 2001, dans le Directoire sur la piété populaire et la liturgie. Principes et orientations, au chap. 6, §217, l’Église réitère cette interdiction : « Il faut aussi réprouver l’usage de donner aux Anges des noms particuliers, que la Sainte Écriture ignore, hormis ceux de Michel, Gabriel et Raphaël. »
Bref : l’Église s’est prononcée au moins cinq fois : lors du Concile de Laodicée (en l’an 364), lors d’un Synode (Soissons en l’an 744), lors du Concile de Latran (en l’an 745), lors du Concile de Aix-la-Chapelle (en l’an 789), et récemment, en 2001, dans le Directoire sur la piété populaire.
IDOLÂTRIE : JÉSUS-CHRIST, SEUL VÉRITABLE ARCHÈ DU SALUT[35]
Comme le disait le cardinal Balthasar : « l’idole commence là où Jésus ne suffit plus »[36]. In fine, l’idole correspond à tout ce qui ravit au Christ la première place qu’il doit avoir pour son disciple.
Catéchisme de l’Église catholique[37] :
n° 331 Le Christ est le centre du monde angélique. Ce sont ses anges à Lui : » Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous ses anges … » (Mt 25, 31). Ils sont à Lui parce que créés par et pour luin° 420 La victoire sur le péché remportée par le Christ nous a donné des biens meilleurs que ceux que le péché nous avait ôtés: « La où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5,20).
n° 2853 La victoire sur le « prince de ce monde » (Jn 14,30) est acquise, une fois pour toutes, à l’Heure où Jésus se livre librement à la mort pour nous donner sa Vie. C’est le jugement de ce monde et le prince de ce monde est « jeté bas » (Jn 12,31 Ap 12,11). « Il se lance à la poursuite de la Femme » (cf. Ap 12,13-16), mais il n’a pas de prise sur elle: la nouvelle Ève, « pleine de grâce » de l’Esprit Saint, est libérée du péché et de la corruption de la mort (Conception immaculée et Assomption de la très sainte Mère de Dieu, Marie, toujours vierge). « Alors, furieux de dépit contre la Femme, il s’en va guerroyer contre le reste de ses enfants » (Ap 12,17). C’est pourquoi l’Esprit et l’Église prient: « Viens, Seigneur Jésus » (Ap 22,17 22,20) puisque sa Venue nous délivrera du Mauvais.
n° 2854 En demandant d’être délivrés du Mauvais, nous prions également pour être libérés de tous les maux, présents, passés et futurs, dont il est l’auteur ou l’instigateur. Dans cette ultime demande, l’Église porte toute la détresse du monde devant le Père. Avec la délivrance des maux qui accablent l’humanité elle implore le don précieux de la paix et la grâce de l’attente persévérante du retour du Christ. En priant ainsi, elle anticipe dans l’humilité de la foi la récapitulation de tous et de tout en Celui qui « détient la clef de la Mort et de l’Hadès » (Ap 1,18), « le Maître de tout, Il est, Il était et Il vient » (Ap 1,8 cf. Ap 1,4).
L’élément essentiel à comprendre ici est qu’il n’y a qu’une seule véritable Médiation : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jn 14, 6). Notre Seigneur a recours à la collaboration de ses créatures (au Ciel et sur Terre); celles-ci sont alors médiations de la Médiation (c’est toujours christocentrique)[38]. Attention : il y a des « pseudo-médiations »… Par exemple, des dévotions qui éloignent de la Médiation, et des médiations qu’Il privilégie[39]. De plus, chez un fidèle, si une « médiation » quelle qu’elle soit occupe davantage d’espace que la Médiation et les médiations officielles privilégiées par le Christ, alors il y a là un réajustement à faire au plus vite ! Il pourrait s’agir alors d’une « dévotion écartée » (selon une expression employée par mère Marie de l’Incarnation). En quelques mots, ce point de repère : tout doit conduire au Christ.
LA CONSÉCRATION À…
Un autre aspect important à prendre en considération concerne ce que l’on entend par « consécration ». En effet, certains fidèles, dans un bel esprit de piété, font une « consécration à Saint-Michel ». Il est courant d’entendre parler également de « consécration à Marie ». Mais que signifie « la consécration à », par exemple, la consécration mariale (à Marie) ?
Le langage religieux est un langage d’amour, ce qui ne veut pas dire sans rigueur. Dans le langage courant, on dit qu’on se consacre à ses études ou à ses enfants, mais on veut alors simplement dire qu’on consacre son temps et son attention. Ici, quand on parle de consécration, il s’agit de toute notre personne, et c’est pourquoi on ne peut se consacrer qu’au Créateur qui est à la source de notre existence personnelle. Le lien qui nous unit à Marie n’est possible que parce que Marie est “toute relative à Dieu” (Saint Louis-Marie de Montfort, Traité § 225). Dans le langage religieux, la consécration, c’est notre divinisation. Il n’est donc de consécration qu’à Dieu et par Dieu. […] Utiliser le mot “consécration” mais sans l’isoler, et en l’explicitant. […] Saint Louis-Marie de Montfort résolvait le problème en parlant de consécration à Dieu par Marie[40].Saint Louis-Marie Grignion de Montfort […] Il s’agit, nous dit-il, de faire toutes nos actions par Marie, avec Marie en Marie et pour Marie afin ajoute-t-il aussitôt de les faire plus parfaitement par Jésus-Christ ; avec Jésus-Christ, en Jésus et pour Jésus car, la véritable dévotion mariale ne peut-être que christocentrique : elle n’a pas d’autre but que de nous conduire à Jésus pour nous unir à Lui[41].
Et ailleurs :
On ne peut se consacrer pleinement qu’à Dieu, à Jésus alors, car il n’est pas seulement vrai Homme, mais aussi vrai Dieu. La consécration à la Vierge, par contre, doit être comprise au sens plus large, analogue. Par conséquent, en accord avec les directives récentes du Siège Apostolique, on préfère dans ce cas employer les verbes “s’en remettre” […] au lieu de “se consacrer”[42].
Imaginons qu’un fidèle catholique, bien intentionné, mais quelque peu insouciant ou ignorant sur le sujet, accomplisse une consécration « idolâtrique » à l’Archange saint Michel, lequel a pourtant précisément le souci et la mission de nous centrer sur l’Unique ! Les médiations le sont en autant qu’elles professent la Médiation !
Rappelons-nous finalement que « Notre consécration n’est pas un acte isolé et unique. Chaque jour, elle est confirmée et renouvelée par la vie que nous menons[43]. »
INITIATION…
« Contrairement à ce qu’affirment de façon erronée et trompeuse les théories New Age et leur fausse dévotion aux anges, il n’est pas question de suivre une quelconque initiation ou un apprentissage de rituels pour pouvoir entrer en communication avec les anges[44] ».
AUTRES…
« Les expressions de la piété populaire envers les saints Anges sont légitimes et bienfaisantes, mais elles peuvent donner lieu à des déviations, parmi lesquelles il convient de citer:
L’erreur suivante peut progressivement s’immiscer dans l’âme de certains fidèles: le monde et la vie seraient soumis à des tensions démiurgiques, c’est-à-dire à la lutte incessante entre les bons esprits et les esprits mauvais, ou entre les Anges et les démons; l’homme serait alors terrassé par des puissances supérieures contre lesquelles il ne pourrait rien faire. Une telle conception a pour effet d’affaiblir le sens de la responsabilité personnelle; de plus, elle ne concorde pas avec l’enseignement authentique de l’Évangile à propos de la lutte contre le Malin; l’Évangile exige, en effet, du disciple du Christ la droiture morale, l’engagement pour l’Évangile, l’humilité et la prière;
Certains fidèles peuvent être tentés de considérer les événements de la vie quotidienne d’une manière schématique et simpliste, voire infantile, en rendant le Malin responsable de leurs difficultés, y compris les plus minimes, et, au contraire, en attribuant à l’Ange Gardien leurs succès et leurs réalisations positives; or, de telles interprétations n’ont aucun rapport, ou si peu, avec le véritable progrès spirituel de la personne qui consiste à rejoindre le Christ. » [45]
PRIÈRES
Consécration à Dieu par saint Michel Archange
CONSÉCRATION PERSONNELLE À SAINT MICHEL
O grand Prince du ciel, gardien très fidèle de l’Église, saint Michel Archange, moi N…, quoique très indigne de paraître devant vous, confiant néanmoins dans votre spéciale bonté, touché de l’excellence de vos admirables prières et de la multitude de vos bienfaits, je me présente à vous, accompagné de mon Ange gardien ; et en présence de tous les Anges du ciel, que je prends à témoin de ma dévotion envers vous, je vous choisis aujourd’hui pour mon protecteur et mon avocat particulier, et je me propose fermement de vous honorer toujours et de vous faire honorer de tout mon pouvoir. Assistez-moi pendant toute ma vie, afin que jamais je n’offense les yeux très purs de Dieu, ni en œuvres, ni en paroles, ni en pensées. Défendez-moi contre toutes les tentations du démon, spécialement pour la foi et la pureté, et, à l’heure de la mort, donnez la paix à mon âme et introduisez-la dans l’éternelle patrie.
Ainsi soit-il.
(Extrait de « L’Ange Gardien » n°11 – mars 1897 p.366)
PRIÈRE A SAINT MICHEL ARCHANGE
Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat, soyez notre protecteur contre la méchanceté et la ruse du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous le demandons en suppliant. Et vous, prince de la milice céleste, par le pouvoir divin qui t’a été confié, précipite au fond de l’enfer Satan et les autres esprits mauvais qui parcourent le monde pour la perte des âmes. Amen.
(Léon XIII)
Très glorieux prince des armées célestes, saint Michel, archange, défendez-nous dans le combat contre les principautés et les puissances sataniques, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans les airs. Venez en aide aux hommes que Dieu a faits à son image et à sa ressemblance, et rachetés à si haut prix de la tyrannie du démon. C’est vous que la sainte église vénère comme son gardien et son protecteur; vous à qui le Seigneur a confié les âmes rachetées, pour les introduire dans la céleste félicité. Conjurez le Dieu de paix qu’il écrase Satan sous nos pieds, afin qu’il ne puisse plus retenir les hommes dans ses chaînes et nuire à l’Église. Présentez au Très-Haut nos prières, afin que, bien vite, descendent sur nous les miséricordes du Seigneur; et saisissez vous-même l’antique serpent, qui n’est autre que le diable ou Satan, pour le précipiter enchaîné dans les abîmes, en sorte qu’il ne puisse plus jamais séduire les nations.
(http://fr.gloria.tv/?media=428465)
Je vous salue, saint Michel, vous qui avec vos anges ne cessez jour et nuit de combattre contre le démon, prenez ma défense.
(Livre Les grandeurs de Saint Michel, p. 33)
La guerre que Satan livre contre mon âme, est terrible dure et continuelle mais votre bras est fort et votre protection est puissante. Je me réfugie sous le bouclier de votre protection avec la ferme espérance de vaincre.
(Livre Les grandeurs de Saint Michel, p. 33)
Prince des milices des cieux, combattant contre les puissances infernales, j’implore votre aide puissante dans le combat de la vie, que le démon ne cesse de me livrer pour abattre mon âme. Soyez mon défenseur dans la vie et dans la mort, pour remporter la couronne de gloire.
(Livre Les grandeurs de Saint Michel, p. 40)
Angele Dei
Ange de Dieu, qui es mon gardien, et à qui j’ai été confié par la Bonté divine, éclaire-moi, défends-moi, conduis-moi et dirige-moi. Amen
Exorcisme de Léon XIII
-FORMULE IMPRÉCATIVE[46] / DÉPRÉCATIVE[47] & L’EXORCISME DU PAPE LÉON XIII[48].
CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI
Lettre 29 septembre 1985 Excellence, Depuis quelques années, dans certains cercles ecclésiaux, se multiplient les réunions de prière qui visent à obtenir la délivrance de l’influence des démons, même s’il ne s’agit pas là d’exorcismes proprement dits; ces réunions se déroulent sous la conduite de laïcs, même si un prêtre est présent. Puisque l’on a demandé à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ce qu’il faut penser de ces faits, ce dicastère pense qu’il est nécessaire de porter à la connaissance de tous les Ordinaires la réponse suivante: 1. Le canon 1172 du Code de Droit Canonique déclare que personne ne peut légitimement prononcer des exorcismes sur des possédés s’il n’a pas obtenu de l’Ordinaire du lieu une permission particulière et expresse (par. 1), et détermine que cette permission ne doit être accordée par l’Ordinaire du lieu qu’à un prêtre qui se distingue par sa piété, sa science, sa prudence et l’intégrité de sa vie (par. 2). Les évêques sont donc instamment priés d’insister sur l’observation de ces prescriptions. 2. De ces prescriptions, il s’ensuit qu’il n’est pas même permis aux fidèles d’employer la formule d’exorcisme contre Satan et les anges déchus, qui est tirée de la formule publiée par mandat du Souverain Pontife Léon XIII, et encore moins d’employer le texte intégral de cet exorcisme. Les évêques doivent en avertir les fidèles si cela est nécessaire. 3. Par ailleurs, pour les mêmes raisons, les évêques sont priés de veiller à ce que – même dans des cas qui, bien qu’ils excluent une véritable possession diabolique, semblent cependant révéler une certaine influence diabolique – ceux qui n’ont pas le pouvoir nécessaire ne dirigent pas des réunions dans lesquelles on fait usage de prières pour obtenir la délivrance, au cours desquelles les démons sont directement interpellés et où l’on cherche à connaître leur nom. L’exposé de ces normes ne doit cependant absolument pas détourner les fidèles de prier pour que, comme Jésus nous l’a enseigné, ils soient libérés du mal (cf. Mt 6,13). En outre, les pasteurs pourront utiliser l’occasion qui leur est offerte pour rappeler ce qu’enseigne la tradition de l’Église en ce qui concerne la fonction propre des sacrements et de l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie, des anges et des saints, dans le combat spirituel des chrétiens contre les esprits mauvais. Je saisis cette occasion pour vous assurer de mes sentiments de vive estime et vous redire que je demeure votre très dévoué dans le Seigneur.
Joseph Card. RATZINGER Préfet Alberto BOVONE Secrétaire |
COMBAT SPIRITUEL
Livre de l’Apocalypse (Chapitre 12, Versets 1-18)[49].
Les 5 armes spirituelles pour combattre le diable[50] : l’Eucharistie (l’adoration et la communion), la confession, vivre une vie intense de charité, la dévotion à la Vierge Marie et au rosaire, l’utilisation des sacramentaux… et la sixième arme : la sainte milice céleste !!!
_______________________________
[1] « Dans l’Écriture Sainte, l’expression » ciel et terre » signifie : tout ce qui existe, la création toute entière. Elle indique aussi le lien, à l’intérieur de la création, qui à la fois unit et distingue ciel et terre : » La terre « , c’est le monde des hommes (cf. Ps 115, 16) » Le ciel » ou » les cieux » peut désigner le firmament (cf. Ps 19, 2), mais aussi le » lieu » propre de Dieu : » notre Père aux cieux » (Mt 5,16 ; cf. Ps 115, 16) et, par conséquent, aussi le » ciel » qui est la gloire eschatologique. Enfin, le mot » ciel » indique le » lieu » des créatures spirituelles – les anges – qui entourent Dieu. » Catéchisme de l’Église Catholique, n° 326.
[2] Toujours dans la contemplation et l’adoration, ces êtres célestes – désignés souvent sans distinction sous le terme générique « ange » [traduit du terme grec ἄγγελος, ángelos, « messager », « envoyé » (en hébreu מלאך, malakh).] – ont pour mission d’être au service de Dieu et des hommes (dans le cadre de ce qui est prescrit par Dieu et sa Divine Volonté).
« Saint Augustin dit à leur sujet : « ‘Ange’ désigne la fonction, non pas la nature. Tu demandes comment s’appelle cette nature ? – Esprit. Tu demandes la fonction ? -Ange. D’après ce qu’il est, c’est un esprit, d’après ce qu’il fait, c’est un ange. » (Psaume al. 103, 1, 15). En tant que créatures purement spirituelles, ils ont intelligence et volonté : ils sont des créatures personnelles (cf. Pie XII : DS 3801) et immortelles (cf. Lc 20, 36). Ils dépassent en perfection toutes les créatures visibles. » Catéchisme de l’Église Catholique, n° 329-330.
Le mot « Évangile » vient du terme grec « euvaggeli,ou » euangelion : bonne nouvelle (bon message). L’ange (« avgge,lou ») est un messager de Dieu, de sa Bonne Nouvelle : « Ce sont encore les anges qui « évangélisent » (Lc 2, 10) en annonçant la Bonne Nouvelle de l’Incarnation (cf. Lc 2, 8-14), et de la Résurrection (cf. Mc 16, 5-7) du Christ. Ils seront là au retour du Christ qu’ils annoncent (cf. Ac 1, 10-11), au service de son jugement (cf. Mt 13, 41 ; 24, 31 ; Lc 12, 8-9). » Catéchisme de l’Église Catholique, n° 333.
[3] « 214. Les fidèles n’ignorent pas généralement les nombreux épisodes de l’Ancienne et de la Nouvelle alliance, dans lesquels les saints Anges manifestent leur présence. Ainsi, ils savent notamment que les Anges gardent les portes du paradis terrestre (cf Gn 3, 24), qu’ils sauvent Agar et son enfant Ismaël (cf. Gn 21, 17), qu’ils retiennent la main d’Abraham qui s’apprête à sacrifier Isaac (cf Gn 22, 11), qu’ils annoncent des naissances prodigieuses (cf. Jg 13, 3-7), qu’ils gardent les pas du juste (cf. Ps 91, 11), qu’ils louent sans cesse le Seigneur (cf. Is 6, 1-4), et qu’ils présentent à Dieu les prières des Saints (cf. Ap 8, 3-4). Ils se souviennent aussi de l’Ange qui intervint en faveur du prophète Elie, en fuite et à bout de forces (cf. 1 R 19, 4-8), d’Azarias et de ses compagnons jetés dans la fournaise (cf. Dn 3, 49-50), de Daniel enfermé dans la fosse aux lions (cf. Dn 6, 23). Enfin, l’histoire de Tobie leur est familière: Raphaël « l’un des sept Anges qui se tiennent devant le Seigneur » (Tb 12, 15), rendit de nombreux services à Tobie, au jeune Tobie, son fils, et à Sara, la femme de ce dernier.
Les fidèles savent aussi que les anges sont présents dans un certain nombre d’épisodes de la vie de Jésus, où ils exercent une fonction particulière: ainsi, l’Ange Gabriel annonce à Marie qu’elle concevra et donnera naissance au Fils du Très-Haut (cf. Lc 1, 26-38), et, de même, un Ange révèle à Joseph l’origine surnaturelle de la maternité de la Vierge (cf. Mt 1, 18-25); les Anges annoncent aux bergers de Béthléem la joyeuse nouvelle de la naissance du Sauveur (cf. Lc 2, 8-14); « l’Ange du Seigneur » protège la vie de l’enfant Jésus menacée par Hérode (cf. Mt 2, 13-20); les Anges assistent Jésus pendant son séjour dans le désert (cf. Mt 4, 11) et ils le réconfortent durant son agonie (cf. Lc 22, 43); enfin, ils annoncent aux femmes, qui se rendent au tombeau du Christ, que celui-ci est « ressuscité » (cf. Mc 16, 1-8), et ils interviennent encore au moment de l’Ascension pour révéler aux disciples le sens de cet événement et pour annoncer que « Jésus… reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel » (Ac 1, 11).
Les fidèles comprennent l’importance de l’avertissement de Jésus de ne pas mépriser un seul des petits qui croient en lui, « parce que leurs Anges dans les cieux contemplent sans cesse la face de mon Père » (Mt 18, 10), ainsi que la parole réconfortante selon laquelle « il y a de la joie chez les Anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit » (lc 15, 10). Enfin, les fidèles savent que « le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les Anges avec lui » (Mt 25, 31) pour juger les vivants et les morts, et mettre un point final à l’histoire.
215. L’Église qui, à ses débuts, fut gardée et défendue par le ministère des Anges (Ac 5, 17-20; 12, 6-11) expérimente constamment la « protection mystérieuse et puissante » de ces esprits célestes, qu’elle vénère et dont elle sollicite l’intercession.» Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie. Principes et orientations, 2001, §214-215.
[4] Ici, nous n’insisterons pas sur le panorama historique sous-jacent à l’angélologie et son développement. Cela dit, il peut être utile d’esquisser quelques points de repère : « […] au Ve siècle l’angélologie est d’élaboration toute récente. […] elle fut abordée en Orient au IIIe siècle par Origène, et surtout au IVe siècle par les « Cappadociens » (Grégoire de Nazianze, Basile de Césarée, Grégoire de Nysse). En Occident, elle est largement traitée par saint Augustin (354-430), qui en fixe la doctrine, jusqu’à ce que, au XIIIe siècle, la théologie scolastique prenne la relève. L’autorité de l’évêque d’Hippone est donc considérable pour le Haut Moyen Âge. […] Du point de vue chronologique, on peut grossièrement distinguer trois périodes dans cette élaboration : aux Ve et VIe siècles, s’achève le travail de synthèse doctrinale, avec saint Augustin et saint Grégoire le Grand. De la fin du VIe jusqu’au VIIIe siècle, les évêques et les moines diffusent cet enseignement angélologique, tout en vivant et en préconisant une spiritualité axée sur la vision du Royaume de Dieu et l’imitation de la vie angélique. Ils encouragent le culte naissant de saint Michel et combattent les pratiques qui reflètent des tendances païennes, mais manifestent une certaine souplesse dans la vénération des archanges. A partir de la fin du VIIIe siècle, s’opère un durcissement et une mise en ordre de la dévotion, avec la fixation du nombre des archanges, la promotion officielle accordée à saint Michel, l’intégration des chapelles qui lui sont dédiées aux églises elles-mêmes. Dans ce contexte de codification et d’apaisement peut s’épanouir une œuvre spéculative comme celle de Jean Scot Erigène, qui donne à l’angélologie un second souffle en introduisant le corpus dionysien. » Philippe Faure, « L’ange du haut Moyen Âge occidental (IVe – IXe siècles) : création ou tradition? », Médiévales, N°15, 1988, p. 31-49.
[5] Un ensemble hiérarchique bien défini, subdivisé selon un certain ordre – suivant une logique précise – en neuf catégories angéliques (trois hiérarchies, composées chacune de trois chœurs) …
[6] Saint Ambroise, le Pseudo-Denys l’Aréopagite, saint Grégoire, saint Bernard de Clairvaux, saint Thomas d’Aquin, etc.
[7] Pour le Pseudo-Denys l’Aréopagite et saint Grégoire par exemple, il y a une différence quant à la position attribuée aux Principautés et aux Vertus (ou Puissances) … Pour plus d’informations, il sera utile de s’en référer au docteur angélique lui-même : Saint Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, Livre III 80 : De la hiérarchie angélique. Voir aussi : Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique, Prima pars, Question 113, Article 3.
Voir aussi : Extrait de Marc Lorient, « Les neuf Chœurs des Anges », Éditions Bénédictines, Rue E. Guinnepain, 36170 Saint-Benoît-du-Sault (France), 1998 :
***Classification de saint Ambroise (Évêque de Milan, IV° siècle) :
Séraphins – Chérubins – Trônes
Principautés – Dominations – Puissances
Vertus – Archanges – Anges
***Classification du pape saint Grégoire (VI° siècle) :
Séraphins – Chérubins – Trônes
Dominations – Principautés – Puissances
Vertus – Archanges – Anges
***Classification de Jan Van Ruysbroec (XIV° siècle) :
Séraphins – Chérubins – Trônes
Dominations – Puissances – Principautés
Vertus – Archanges – Anges
***Classification des chrétiens orientaux :
Séraphins – Chérubins – Puissances
Principautés – Trônes – Magistrats
Dominations – Archanges – Anges
***Termes variables de la hiérarchie :
Dominations = Seigneuries
Principautés = Archontes
Puissances = Autorités (le terme Puissances est également associé aux Vertus).
[8] Genèse 3,24 : Chérubins; Isaïe 6,2 : Séraphins; Ézéchiel 10,3 : Chérubins, Trônes; Daniel : myriades angéliques, Gabriel et Michel; Tobie : Raphaël; 2 Maccabées : Armées célestes, Michel (cf. « Aux Neuf Chœurs des Armées Célestes – Prières et textes », Éditions Bénédictines, Rue E. Guinnepain, 36170 Saint-Benoît-du-Sault, France, 1998).
[9] 1 Thessaloniciens 4,16 : Archange; Romains 8.38 : Anges, Principautés, Puissances; 1 Corinthiens 15,24 : Principautés, Dominations, Puissances; Éphésiens 1,21 : Principautés, Puissances, Vertus, Seigneuries ou Dominations; Éphésiens 3,10 : Dominations et Puissances célestes; Éphésiens 6,12 : Principautés et Puissances; Colossiens 1,16 : Trônes, Dominations, Principautés, Puissances; Colossiens 2,10 : Principautés et Puissances; Colossiens 2,15 : Principautés et Puissances; 1 Pierre 3,22 : Anges, Principautés, Puissances; Jude 9 : Archange Michel; 2 Pierre 10,11 : les Gloires; Hébreux 12,22 : troupe innombrable d’Anges; Apocalypse : les sept Anges, Michel, les Vieillards, etc… (cf. « Aux Neuf Chœurs des Armées Célestes – Prières et textes », Éditions Bénédictines, Rue E. Guinnepain, 36170 Saint-Benoît-du-Sault, France, 1998).
[10] 1 Thessaloniciens 4, 16 ; Éphésiens 1, 21 ; Colossiens 1, 16…
[11]Cf. [http://www.spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/hierar01.html]. Voir aussi : André-Marie Gérard, Dictionnaire de la Bible, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, 1989. Par ailleurs : Aux Neuf Chœurs des Armées Célestes – Prières et textes, Éditions Bénédictines, Saint-Benoît-du-Sault, France, 1998.
[12] Voici une autre manière de résumer la perspective dionysienne : « […] l’œuvre du pseudo-Denys. Rappelons que celui-ci envisage la création comme le rayonnement de la puissance divine. L’irradiation théophanique suit un ordre hiérarchique, car la lumière et l’être sont de plus en plus faibles au fur et à mesure que l’on s’éloigne du principe créateur. […] chaque ange est un degré de la manifestation divine, une intelligence créée – immatérielle mais susceptible de revêtir un corps spirituel –, défini par ce qu’il reçoit de lumière et ce qu’il transmet. Les hiérarchies célestes saisissent les idées ou raisons éternelles des choses irradiées par le Verbe, au moment de leur apparition, et constituent autant de plans de réflexion de la lumière divine. Au mouvement descendant de diffusion de la lumière spirituelle répond un mouvement ascendant de purification, d’illumination et d’union mystique. » Philippe Faure, « L’ange du haut Moyen Âge occidental (IVe – IXe siècles) : création ou tradition? », Médiévales, N°15, 1988, p. 31-49.
[13]Cf. Saint Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, Livre III 80 : De la hiérarchie angélique, no 27.
« Il n’y a pas de classification uniforme en Église, il y a l’idée que « c’est d’une manière hiérarchique, graduée et ordonnée que la lumière divine est communiquée aux anges, des premières hiérarchies jusqu’aux dernières » (Saint Thomas d’Aquin). » https://fr.aleteia.org/2018/01/15/hierarchie-des-anges/ (page consultée en juin 2025)
[14]Cf. Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique, Prima pars, Question 113, Article 3.
[15]Cf. Saint Grégoire le Grand, Homélies sur les Évangiles, Homélie 34, no 36. Voir aussi : Saint Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, Livre III 80 : De la hiérarchie angélique, no 20-21.
[16] Cf. Saint Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, Livre III 80 : De la hiérarchie angélique, no 7.
[17] Cf. Saint Grégoire le Grand, Homélies sur les Évangiles, Homélie 34, no 49.
[18] Cf. Aux Neuf Chœurs des Armées Célestes – Prières et textes, Éditions Bénédictines, Rue E. Guinnepain – 36170 Saint-Benoît-du-Sault, France, 1998.
[19]Descendant : Les anges sont des messagers envoyés de la part de Dieu pour nous aider à ce que s’accomplisse dans notre vie la Divine Volonté. Ils nous protègent, nous défendent, nous guident et nous enseignent.
[20]Ascendant : Ils offrent nos prières et nos sacrifices.
[21] Pape Benoît XVI, Homélie, chapelle papale pour l’ordination épiscopale de six nouveaux évêques, Basilique Vaticane, Samedi 29 septembre 2007.
[22]Directoire sur la piété populaire et la liturgie. Principes et orientations, §216.
[23] En référence avec l’enseignement officiel de l’Église catholique (dogme, doctrine…).
[24] Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Foi chrétienne et démonologie, 26 juin 1975. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a chargé un expert de préparer l’étude suivante, qu’elle recommande vivement comme base sûre pour réaffirmer la doctrine du Magistère sur le thème : « Foi chrétienne et démonologie ». Ce texte a paru en italien dans L’Osservatore Romano du 26 juin 1975.
[25] « Ne lui demandons pas cependant de répondre à notre curiosité sur la nature des démons, sur leurs catégories et leurs noms. Qu’il lui suffise d’insister sur leur existence et sur la menace qu’ils constituent pour les chrétiens. C’est là son rôle. » Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Foi chrétienne et démonologie, 26 juin 1975.
[26] « Un dur combat contre les puissances des ténèbres passe à travers toute l’histoire des hommes ; commencé dès les origines, il durera, le Seigneur nous l’a dit, jusqu’au dernier jour. Engagé dans cette bataille, l’homme doit sans cesse combattre pour s’attacher au bien ; et non sans grands efforts, avec la grâce de Dieu, il parvient à réaliser son unité intérieure (GS 37, § 2) ». Catéchisme de l’Église catholique, no 409.
[27]Cf. Saint Irénée, Adv. Haer., VI, XI, 3, PG 7, 113 C; cité dans : Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Foi chrétienne et démonologie, 26 juin 1975.
[28] Illusion de l’autosuffisance : La méta-tentation de notre époque ! (Cf. Jean-Paul II, Discours aux évêques de France, Paris, 1er juin 1980, no 3.)
[29] Ici également, à propos de ces sujets, il y eut des auteurs, des spirituels mystiques et visionnaires, etc., qui ont livré plus d’un détail ! À titre illustratif, il suffit de penser à sainte Françoise Romaine et son « Traité de l’Enfer » (chapitre 6). Bien que Notre Seigneur ait été à l’origine de plusieurs expériences de type mystique ayant mis en relief une réalité ou l’autre, Il l’a toujours fait pour de saints motifs, non pour faire perdre de vue l’essentiel, au profit de détails secondaires… Par exemple, les visions de l’Enfer dont plus d’un ou une mystique ont vécues pouvaient avoir pour motif la prise de conscience et la réaffirmation de cette réalité trop souvent oubliée (l’horizon posthume et notre destinée éternelle)…
[30]Cf. Herz, Laurent, Dictionnaire étymologique de noms de famille français d’origine étrangère et régionale: avec l’étymologie de quelques noms étrangers célèbres, Éditions L’Harmattan, 2010.
[31] Dont l’authenticité n’est pas établie. Ἀπόϰρυφος [apokruphos], de ἀπὸ [apo] indiquant éloignement, et de ϰρύπτω [krupto] cacher (voy. CRYPTE). Entre [ ] = translittération de Marie-Sol. RÉF : [https://www.littre.org/definition/apocryphe]
[32] Le 3ème et 4ème livre d’Esdras… Les deux premiers Livres sont reconnus par toutes les confessions, et couramment appelés les livres d’Esdras et de Néhémie. Les chrétiens orthodoxes acceptent les troisième et quatrième livres d’Esdras comme canoniques, et précisément deutérocanoniques. Le judaïsme moderne, l’Église catholique romaine et les réformés les rejettent comme extra-canoniques ou apocryphes.
[33] Le Livre d’Hénoch, apocryphe célèbre d’après l’Exil, dans une section datant probablement du II° siècle av. J.-C., fixe ainsi le nom et la fonction des Archanges, selon un procédé qui consiste à joindre le suffixe » El » (la divinité) à une racine désignant la fonction ou la qualité angélique : Uriel (ou Ouriel), Raphaël, Raguel (ou Ragouel); Michaël (ou Mikaël, ou Michel); Saraqiel (ou Sariel); Gabriel ; Remiel. (cf. Livre d’Hénoch, traduit sur le texte éthiopien, chap. 20, 1-8, Paris, Letouzey et Ainé, 1906.
Dans ce même Livre, un autre Archange figure dans la liste des » Quatre Anges du Seigneur des Esprits « , Phanuel : « … Après cela je demandai à l’Ange de paix qui marchait avec moi et me montrait tout ce qui est caché : « Quels sont ces quatre visages, que j’ai vus et dont j’ai entendu et écrit la parole ? » Et il me dit : » Le premier est le miséricordieux et le très patient Michaël ; le second qui est préposé à toutes les maladies et à toutes les blessures des enfants des hommes, est Raphaël ; le troisième, qui est préposé à toute force, est Gabriel ; et le quatrième, qui préside au repentir, pour l’espoir de ceux qui hériteront la vie éternelle, son nom est Phanuel. » Ce sont là les quatre Anges du Seigneur des Esprits, et les quatre voix que j’ai entendues en ces jours. » Livre d’Hénoch, chap. 40, op. cit.
A noter que l’on trouve également en ce Livre d’Hénoch les anges des quatre saisons, l’ange en forme de soleil, l’ange préposé aux choses cachées, l’ange chargé d’apaiser les dissensions entre les chérubins, mais également les anges gardiens des soixante-dix nations, les quinze mille anges diurnes et huit mille anges nocturnes attelés au char solaire… et bien d’autres encore.
[34] Voir par exemple : Philippe Faure, « L’ange du haut Moyen Âge occidental (IVe – IXe siècles) : création ou tradition? », Médiévales, N°15, 1988, p. 36-38. Voir cf. » Françoise Bouchard, « Les grands miracles de la dévotion », Ed. Résiac, 1996.
[35] Avant de poursuivre la lecture, il sera peut-être utile d’en référer au Catéchisme de l’Église Catholique no 396 à 421 (péché originel et ses conséquences en termes de combat spirituel).
[36] P. Joseph-Marie Verlinde, Famille de Saint-Joseph, Final-Âge, Forum, 2005 [https://fsj.fr/forums-fa/viewtopic06e6.html?p=4557].
[37] Considérant le nombre d’articles consacrés au Fils de Dieu au sein du Catéchisme de l’Église Catholique, il a fallu faire le deuil de la totalité, et en choisir seulement quelques-uns. Loin de nous la prétention d’avoir choisi les plus pertinents en rapport avec le sujet traité ici…
[38] « Jésus-Christ n’est pas seulement le centre pour les hommes, mais aussi pour les anges: “Le Christ est le centre du monde angélique. […]”. […] Ce service des anges se réfère donc au Verbe incarné lui-même et à son Corps sur la terre, l’Église. » (L’Opus Sanctorum Angelorum, L’Osservatore Romano, édition hebdomadaire en langue française, numéro 12, 24 mars 2011, page 14. Voir aussi Catéchisme de l’Église Catholique, no 331.)
[39] La Révélation : : la Sainte Écriture (selon le Canon fixé) et l’Église (Tradition Vivante & Magistère). Les moyens privilégiés de salut : la dimension sacramentelle de l’Église. Etc.
[40] Françoise Breynaert, [http://www.mariedenazareth.com/11423.0.html?&L=0.] Résumé de : R. Laurentin, Comment la Vierge Marie leur a rendu la liberté, ŒIL, Paris, 1991, p. 77-78. et René Laurentin, article « Fatima », dans : René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire desorigines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007.
[41] Abbé Pierre Cousty Comment vivre notre consécration à Marie 24 avril 2012 [http://laviedesparoisses.over-blog.com/article-comment-vivre-notre-consecration-a-marie-103996772.html]
[42] Se consacrer et s’en remettre aux Cœurs de Jésus et de Marie qu’est-ce que cela signifie. Cistercien Monastère de Stična, Stična 17, SVN – 1295 Ivančna Gorica, Slovénie, EU [http://www.sticna.com/consecration_aux_coeurs_de_jesus_et_de_marie.html]
[43] Se consacrer et s’en remettre aux Cœurs de Jésus et de Marie qu’est-ce que cela signifie. Cistercien Monastère de Stična, Stična 17, SVN – 1295 Ivančna Gorica, Slovénie, EU [http://www.sticna.com/consecration_aux_coeurs_de_jesus_et_de_marie.html]
[44] Aleteia, Comment réussir à communiquer avec les anges ? [https://fr.aleteia.org/2017/03/15/comment-reussir-a-communiquer-avec-les-anges/]
[45] Directoire sur la piété populaire et la liturgie. Principes et orientations, §217.
[46] S’adresser directement à l’Ennemi.
[47] S’adresser à Dieu (prière)…
[48] Joseph Card. RATZINGER Préfet, Congrégation pour la doctrine de la foi, 29 septembre 1985, [http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19850924_exorcism_fr.html] (page consultée le 27 juillet 2013).
[49] Livre de l’Apocalypse (Chapitre 12, Versets 1-18) :
01 Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.
02 Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d’un enfantement.
03 Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème.
04 Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel, les précipita sur la terre. Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.
05 Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône,
06 et la Femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place, pour qu’elle y soit nourrie pendant mille deux cent soixante jours.
07 Il y eut alors un combat dans le ciel : Michel, avec ses anges, dut combattre le Dragon. Le Dragon, lui aussi, combattait avec ses anges,
08 mais il ne fut pas le plus fort ; pour eux désormais, nulle place dans le ciel.
09 Oui, il fut rejeté, le grand Dragon, le Serpent des origines, celui qu’on nomme Diable et Satan, le séducteur du monde entier. Il fut jeté sur la terre, et ses anges furent jetés avec lui.
10 Alors j’entendis dans le ciel une voix forte, qui proclamait : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! Car il est rejeté, l’accusateur de nos frères, lui qui les accusait, jour et nuit, devant notre Dieu.
11 Eux-mêmes l’ont vaincu par le sang de l’Agneau, par la parole dont ils furent les témoins ; détachés de leur propre vie, ils sont allés jusqu’à mourir.
12 Cieux, soyez donc dans la joie, et vous qui avez aux cieux votre demeure ! Malheur à la terre et à la mer : le diable est descendu vers vous, plein d’une grande fureur ; il sait qu’il lui reste peu de temps. »
13 Et quand le Dragon vit qu’il était jeté sur la terre, il se mit à poursuivre la Femme qui avait mis au monde l’enfant mâle.
14 Alors furent données à la Femme les deux ailes du grand aigle pour qu’elle s’envole au désert, à la place où elle doit être nourrie pour un temps, deux temps et la moitié d’un temps, loin de la présence du Serpent.
15 Puis, de sa gueule, le Serpent projeta derrière la Femme de l’eau comme un fleuve, pour qu’elle soit emportée par ce fleuve.
16 Mais la terre vint au secours de la Femme : la terre ouvrit la bouche et engloutit le fleuve projeté par la gueule du Dragon.
17 Alors le Dragon se mit en colère contre la Femme, il partit faire la guerre au reste de sa descendance, ceux qui observent les commandements de Dieu et gardent le témoignage de Jésus.
18 Et il se posta sur le sable au bord de la mer.
[50] Cf. Zenith.org, P. Cristian Meriggi, Les 5 armes spirituelles pour combattre le diable, 26 mai 2025, [https://fr.zenit.org/2025/05/26/p-cristian-meriggi-les-5-armes-spirituelles-pour-combattre-le-diable/].
© Copyright 2025 – Jean-René Duchesneau, Communauté de l’Amen