Pour qui aurait l’appel à faire partie de la Communauté

Pour qui aurait l’appel à faire partie de la Communauté de l’Amen, en tant que membre interne consacré, ou à titre de membre associé (externe)…

La Communauté de l’Amen est un moyen de sanctification et de mission (suivre et servir le Christ, ou, dit autrement, devenir disciples-missionnaires) ; elle n’est pas une fin en soi… Elle n’est pas à elle seule l’Église ! Elle n’est pas l’objet de la Bonne Nouvelle ! La Communauté de l’Amen est une cellule d’Église, qui s’inscrit dans la grande mission de Celle-ci : l’évangélisation[1].

Nous visons la qualité (relation, cheminement sérieux, etc.)[2] et non le nombre (un « membership » qui donne l’impression d’une « réussite publiquement visible »)[3]. Nous n’entrons pas dans une logique mondaine de « marketing », de séduction à des fins de recrutement… La fréquentation – un don désintéressé – est toujours libre !

Nous offrons un « lieu » de cheminement spirituel visant les profondeurs[4] (en vue de la conversion et de la formation permanentes[5], etc.). Cela suppose une « capacité digestive » (nourriture solide versus le petit lait)[6].

Un « lieu » de cheminement en vue de la sainteté est le domaine des authentiques relations interpersonnelles… C’est l’école d’un amour vrai, vécu concrètement. Là, nous sommes invités à vivre des relations saines, épurées de dynamiques potentiellement « dommageables » qui nous guettent toutes et tous[7].

Nous sommes sans ambiguïté une communauté composée de fidèles catholiques (fiers de l’être !). Nous sommes fidèles à l’enseignement officiel de l’Église catholique ; un enseignement bien compris (intelligence de la foi), bien vécu (alliant la dimension théorique à la dimension pratique). La foi et la raison (Fides et Ratio) bien intégrées dans la dimension pastorale[8].

L’intégration de futurs membres et associé-e-s s’accomplit selon diverses étapes balisées, ce qui nécessite un certain temps… Cela est présenté à l’aspirant(e) lorsqu’il/elle manifeste un intérêt sérieux, après un certain temps de fréquentation fraternelle en toute gratuité. Il s’agit d’informations contenu au sein de nos Règles et Constitutions (document interne à la Communauté de l’Amen).

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[1]     Une évangélisation « interpellante »… « L’Église de Pentecôte est une Église qui ne se résout pas à être inoffensive, trop « distillée ». Elle ne se veut pas un élément de décoration. C’est une Église qui n’hésite pas à sortir, à aller à la rencontre des gens, pour annoncer le message qui lui a été confié, même si ce message dérange ou inquiète les consciences, même s’il peut être source de problèmes ou nous conduire au martyre ». (Pape François, Regina Coeli du 8 juin 2014, Zénit, https://fr.zenit.org/articles/l-eglise-veut-les-chretiens-libres/).

[2]     *Saint Thomas d’Aquin : « La grâce suppose la nature et la perfectionne »…

*Nous sommes conscients de ce que nécessite le cheminement avec nous, en termes d’exigence, au sein de la Communauté de l’Amen (pour qui aurait à en faire partie). Évidemment, il y a des réalités humaines et spirituelles qui nécessitent un temps de croissance ; cela est également considéré d’emblée. L’important est d’être toujours en cheminement !

[3]     *Pape François : « Le déclin de la vie religieuse en Occident me préoccupe. Mais je suis aussi préoccupé par autre chose : l’apparition de nouveaux Instituts religieux dont certains soulèvent quelques préoccupations. Je ne dis pas qu’il ne doit pas y avoir de nouveaux Instituts religieux ! Absolument pas. Mais, dans certains cas, je m’interroge sur ce qui est en train de se passer aujourd’hui. Certains d’entre eux se présentent comme une grande nouveauté, ils semblent exprimer une grande force apostolique, ils attirent beaucoup de monde et puis… ils échouent. Parfois, on découvre même que derrière tout cela, il avait des choses scandaleuses… Il existe de nouveaux petits Instituts qui sont vraiment bons et qui font les choses sérieusement. Je vois que derrière ces bonnes fondations se trouvent aussi parfois des groupes d’évêques qui les accompagnent et apportent une garantie à leur croissance. Cependant, il en existe d’autres qui naissent non d’un charisme de l’Esprit Saint, mais d’un charisme humain, d’une personne charismatique, qui attire grâce à ses dons humains de fascination. […] Quand on me dit qu’une Congrégation attire de nombreuses vocations, je l’avoue, cela me préoccupe. L’Esprit ne fonctionne pas avec la logique du succès humain : il a une autre manière de faire. Mais on me dit : il y a tellement de jeunes prêts à tout, qui prient beaucoup, qui sont très fidèles. Et je me dis : « Très bien : nous verrons si c’est le Seigneur ! » Enfin, certains de ces Instituts sont pélagiens : ils veulent revenir à l’ascèse, ils font pénitence, ils ressemblent à des soldats prêts à tout pour la défense de la foi et des bonnes mœurs… et puis un scandale éclate à propos de leur fondateur ou de leur fondatrice… Nous savons tout cela, n’est-ce pas ? Le style de Jésus est autre. L’Esprit Saint a fait du bruit le jour de la Pentecôte : c’était le début. Mais habituellement, il ne fait pas tant de bruit, il porte la croix. L’Esprit Saint n’est pas triomphaliste. Le style de Dieu est la croix que l’on porte jusqu’à ce que le Seigneur dise : « Suffit ! » Le triomphalisme ne s’accorde pas bien avec la vie consacrée. Donc, ne placez pas votre espérance dans l’éclosion subite et massive de ces Instituts. Cherchez au contraire l’humble chemin de Jésus, celui du témoignage évangélique. Benoît XVI nous l’a très bien dit : l’Église ne grandit pas par prosélytisme, mais par attraction. » (https://fr.zenit.org/articles/levangile-doit-etre-pris-sans-calmants-traduction-complete/ (page consulée le 24 février 2017)).

[…] saint Ignace ne visait pas une Compagnie nombreuse : « Le nombre n’est pas un critère pour juger l’état de santé des jésuites : dès les débuts, Ignace parlait de « minima Compagnia ». Nous préférons la qualité à la quantité […] ». » (Le père Arturo Sosa, nouveau supérieur général de la Compagnie de Jésus [entrevue en décembre 2016] : https://fr.zenit.org/articles/les-jesuites-sont-ils-encore-des-formateurs-et-des-directeurs-spirituels-reponse-du-nouveau-general/ (page consultée le 24 décembre 2016)).

[4]     *Cheminement dans l’« être » qui rejaillit ensuite dans l’« agir » (comportemental) ; non d’abord un séduisant « moule comportemental religieux » qui paraisse beau au dehors, mais qui peut rapidement et trop facilement devenir une « façade » inauthentique (une fausse extériorité comportementale) …

*« Vous n’êtes pas plus saint parce qu’on vous loue, ni plus imparfait parce qu’on vous blâme. Vous êtes ce que vous êtes, et tout ce qu’on pourra dire ne vous fera pas plus grand que vous ne l’êtes aux yeux de Dieu. » (Imitation de Jésus-Christ, Livre deuxième – Instruction pour avancer dans la vie intérieure, Chapitre 6, De la joie d’une bonne conscience, n° 3).

[5]     La formation pluridimensionnelle a en même temps pour souci d’être toujours personnalisée le plus possible… Les membres reçoivent une solide formation touchant notamment l’intelligence de la foi par divers types d’enseignements donnés en communauté (philosophie, théologie, catéchèse, doctrine, etc.) ; une formation théorique et expérientielle à la vie spirituelle ; etc. Bien que la formation intellectuelle donnée en notre communauté ne soit pas reconnue sur le plan académique, elle se situe à un niveau « universitaire » !

[6]     Nous distinguons entre, d’une part, la mission apostolique générale d’évangélisation qui est très universelle et s’adapte donc aux besoins relatifs à l’itinéraire spirituel en présence (celui de l’interlocuteur ou de l’auditoire)… Et d’autre part, l’appel au cheminement rapproché avec la Communauté de l’Amen, même s’il tient compte de la « loi de la gradualité » (progressivité), vise une nourriture spirituelle solide… Celle-ci est appuyée sur une tradition spirituelle qui a fait ses preuves chez beaucoup de saint-e-s de notre Église Catholique… Nous ne sommes pas dans l’improvisation ici !

[7]     Le « rapport à l’autre » doit être épuré de la dynamique égocentrique qui ramène constamment l’attention à soi-même (à l’amour-propre, à l’orgueil, à l’intérêt égoïste)… Donc, vivre un réel altruisme… Tout cela en respectant la dynamique du Grand Commandement du « Triple Amour » qui inclut un sain(t) amour de soi selon/par l’Amour de Dieu.  L’« autre » ne doit donc jamais être instrumentalisé pour satisfaire mon égo… L’utilitarisme est un piège à éviter. Dans la Communauté de l’Amen, les relations interpersonnelles sont appelées à être vécues avec beaucoup de maturité psychoaffective et spirituelle ; des relations vraies ; dans une dynamique de lucidité et de miséricorde (le nécessaire binôme « amour-vérité »)… Avant même l’ère chrétienne, Aristote distinguait l’amitié selon trois dynamiques (deux moins désirables) : l’amitié ayant pour fondement et but la recherche du plaisir (agréable) ou encore la recherche de l’utilité… L’amitié visée devrait être celle fondée sur la recherche du Bien réel (versus un « bien apparent »). Rechercher ainsi le Bien objectif met tous les ami-e-s en marche vers un horizon où ils sont invités à ne pas demeurer centrés sur eux-mêmes ; ce qui exige la capacité d’être en mouvement, en cheminement constant, de sortir de son « petit moi »… L’ami-e véritable est alors l’occasion de m’encourager à avancer dans une dynamique de pèlerinage au sein duquel il s’inscrit lui-même… Il y a donc une importance incontournable accordée à l’exercice de l’exhortation fraternelle (« amour-vérité » = miséricorde)… Les relations fraternelles et amicales vécues en Dieu devraient être ainsi : l’occasion d’un cheminement de sanctification personnel et communautaire ! Aujourd’hui, ce « lieu » de cheminement que sont ce type de relations interpersonnelles représente un réel défi, soyons-en conscients…

[8]     Il n’y a donc pas ici de catégorisations stéréotypées simplistes comme par exemples « gauche » ou « droite », « moderniste » ou « traditionnaliste », etc. Attachés à la « Loi », nous ne sommes pas « légalistes » ; fidèles à la Tradition Vivante, nous sommes bien de notre temps (l’Église dans l’époque présente), etc. Bref, nous désirons échapper à des catégorisations stéréotypées simplistes, réductrices et trop souvent non représentatives de notre réalité… Au vin nouveau, outre neuve (cf. Mt 9, 17)…  Pas de « moules sclérosés-sclérosants » !

 

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